Pénurie de foin au Québec: l’Abitibi-Témiscamingue fait des affaires d’or


Épargnés par la sécheresse qui sévit au Québec et de l’Ontario, les producteurs de foin de l’Abitibi-Témiscamingue réussissent à exporter leurs surplus dans les autres régions.

Pour Florent Bédard, transporteur de Sainte-Hélène-de-Mancebourg en Abitibi-Témiscamingue, la demande de foin destiné à nourrir le bétail est très forte.

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«Je reçois 10 appels par jour pour savoir si je connais quelqu’un qui a du foin à vendre. Ça vient de partout au Québec», lance celui qui a pu observer des transactions à 100$ la balle et même certaines allant jusqu’à 125$ pour un prix habituel de 60$.

Courtoisie David Bédard

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M. Bédard utilise son réseau pour mettre en contacts des producteurs abitibiens et d’autres des régions plus au sud.«Il y a beaucoup de demandes. Je pourrais transporter du foin jusqu’au printemps prochain dans la région d’Ottawa et vers le sud, à Cornwall. Les champs sont bruns, aucune repousse. C’est sec depuis cinq semaines. La demande est aussi forte dans les villes du Québec: Trois-Rivières, Québec, jusque dans le bas du fleuve. Il y a de la demande partout, c’est une pénurie comme je n’ai jamais vu», s’étonne l’homme de 76 ans, qui est dans le domaine depuis 50 ans.

Selon l’Union des producteurs agricoles (UPA), il s’agirait de la plus grande sécheresse du Québec des 10 dernières années. Le vice-président de l’UPA, Martin Caron, estime qu’il y aura des pertes de récoltes de 40 à 60 % chez les producteurs.

«Dans les régions comme Lanaudière et la Mauricie, [on calcule] des déficits autour de 63%. Ça veut dire qu’il y a 63% moins de pluie qu’à la normale sur une moyenne de 10 ans», déclare le vice-président.Sécheresse 2020L’UPA lancera la semaine prochaine une rubrique de son web site net pour faciliter les échanges entre les acheteurs et les vendeurs.

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«Il y a une rubrique sur notre web site net, Sécheresse 2020, et une ligne 1-800», explique Martin Caron.

Courtoisie David Bédard

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Le producteur de foin David Bédard a déjà un réseau bien établi en Abitibi-Témiscamingue. L’agriculteur produit depuis trois ans du foin qu’il vend à 90% au sud du Québec. Il prévoit une année document de 2 500 balles pour son entreprise.

«Ce n’est pas tout le monde qui connaissait l’Abitibi, mais vu la rareté du foin, les producteurs en pénurie doivent chercher plus loin qu’habituellement. Tout le monde cherche du foin comme c’est là», observe-t-il.Le vice-président de l’UPA explique que cette abondance est liée à des situations de croissance des plantes meilleures qu’ailleurs au Québec.

«Durant l’hiver, on va voir des gels qui amènent la mortalité de la luzerne entre autres. L’Abitibi-Témiscamingue n’a pas connu ça, comparativement aux autres régions qui ont connu cette problématique-là, en rajoutant la sécheresse», explique M. Caron.

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Conscient cependant que l’Abitibi ne pourra pas fournir du foin éternellement aux agriculteurs touchés par la sécheresse, M. Caron suggest que les producteurs de céréales et de grandes cultures du sud du Québec replantent des espèces fourragères après leur récolte.

Le vice-président de l’UPA pense que dans l’idéal, toutes les régions doivent être autosuffisantes.

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